Ilarie Voronca

Après des études de droit, il devient journaliste à Bucarest, lance une revue de caractère dadaïste avec Brauner (75HP), collabore à Punct et à Integral, où il critique le surréalisme, qu’il rejoindra par ses contributions à Unu. Il publie ensuite plusieurs recueils de poèmes de ton élégiaque (Incantatii, 1931), qu’il traduira en français lorsqu’il s’installera à Paris (1933), tel Ulysse dans la cité (1933). Les titres de ses recueils – Poèmes parmi les hommes (1934), la Poésie commune (1936), La joie est pour l’homme (1936), Beauté de ce monde (1939) – disent assez son aspiration au bonheur entrevu, son amour, non dénué d’ironie, pour la collectivité humaine. Ses images, insolites et concrètes, portent un chant d’innocence et de bonté, largement pathétique. Ses romans (Lord Duveen ou l’Invisible à la portée de tous, 1941 ; Souvenir de la planète Terre, 1945) relèvent d’un fantastique hoffmannien. L’Interview (1944) médite sur la création artistique à travers l’exemple voilé de Brancusi. Mais, ne pouvant concilier le rêve et la vie, Voronca se suicida, en laissant le dernier appel de Contre-solitude (1946).

Saint-Nazaire, revue meet n°1 Trieste / Buenos-Aires, meet 1997