Extrait revue meet n°11

Tokyo / Luanda

FURUKAWA HIDEO

L’horrible homme-oiseau

Je ferai en premier lieu son portrait physique. Son bec est extrêmement long. Assez recourbé, il s’allonge vers le bas. Le crâne chauve, tout à fait comme s’il s’était mis une serviette sur la tête1. Deux yeux, comme nous autres, deux trous noirs. À la racine du bec (c’est bien comme ça qu’on dit ?) il y a deux fentes qui font comme un nez, et c’est de là qu’il pousse ses cris. Enfin je crois. Je ne l’ai jamais entendu crier, alors je ne peux rien garantir. Tout ce qui est au-dessous du cou est caché, enroulé dans une cape.
Sa taille est d’environ cent soixante-dix centimètres.

Traduit du japonais par Patrick Honnoré.
Nouvelle tirée du recueil « gift » Shûeisha 2004.
Première publication dans « Shôsetsu Subaru », mai 2002.

鳥男の恐怖

まずは鳥男の外貌について描写しよう。嘴はやけに長い。やや反りながら真下にむかって伸びている。はげ頭で、すっぽり頭巾をかぶった感じ。目玉は二つあって、ぼくたちと同様、それは黒い穴だ。嘴の根元に(根元っていうのか?)鼻らしい切れ目が二つ、あって、ここから声を響かせる。響かせるんだと思う。声は聞いたことがないから断言できない。それで、マントを全身に羽織っていて首から下は隠されている。
体長はおよそ一七〇センチ。

LUANDINO VIERA

Luanda

Dans quel lieu en Angola l’âgé, l’avisé et le vertueux évêque don Francisco Soveral aura-t-il célébré sa messe de la Nativité en 1641 ? À Massangano certainement, à plus de deux cents kilomètres de Luanda, là où je me trouve actuellement, parce que c’est là-bas que tous se retirèrent avec le gouverneur, les autorités et la gente portugaise d’importance, quand les Hollandais vinrent du Brésil prendre possession de cette place fortifiée atlantique et si vitale avec une telle facilité que tout le monde prit peur, autant les uns que les autres, et autant ceux qui étaient présents que ceux qui prirent connaissance de cette nouvelle par la suite dans le monde, à cause de son impact immédiat aussi bien qu’au fil du temps.

Traduit du portugais (Angola) par Patrick Houdin.

Luanda

Em que lugar de Angola terá o idoso, virtuoso e avisado dom Francisco Soreval celebrado a sua missa de natal no ano de 1641 ? Em Massangano, certamente, a mais de duzentos quilómetros da Luanda onde de repente me encontro, porque foi para lá que retiraram todos com o governador, as autoridades e a gente portuguesa de importância, quando os holandeses vieram do Brasil tomar com tal facilidade esta tão vital praça atlântica fortificada, que foi um grande espanto para todos, tanto para uns como para os outros, e tanto para quem estava cá como para quem foi depois sabendo disso pelo mundo fora e tanto na altura como ao longo dos tempos.