Extrait Salvatore MALDERA SATTORI

Salvatore MALDERA SATTORI
Encore un air sinistre
traduit de l’espagnol (Venezuela) par Christophe Josse
ISBN 2-911686-15-2
2002
13 €

Mes paupières s’écartent comme en un bâillement. Je suis vanné, les bras en croix, sur ce matelas dur.
Il est déjà huit heures vingt-trois d’après les numéros fluorescents du réveil sur la petite table près de la tête de lit. Mille particules de poussière flottent en l’air devant moi. Complètement endormi sur l’oreiller, j’aperçois des cheveux, d’une longueur kilométrique, qui ne peuvent être les miens.
Mon dos se réchauffe doucement, je le perçois peu à peu, le soleil au milieu des rideaux déteints y contribue. Je me sens lourd et me souviens à peine de la soirée d’hier, ah si, ,je me rappelle, encore elle, mais cette fois c’était plus... Ah, j’ai mal au crâne.
Il devait être sept heures à peine, la nuit commençait à tomber. Dans la journée, on avait traîné au club, c’est pourquoi à cette heure, on était déjà lessivé. Les vagues de soleil et les cris de la mer ; des aboiements et ton prénom par intervalles pour que tu sortes de l’eau : « Viens, on va boire un coup à La Roca, dépêche », j’ai dit à Paula. Non, et j’ai couru chercher la serviette sur la grève. Mes pieds se sont couverts, mouillés, de sable encore tiède tandis que je filais vers la chambre louée pour le week-end.

traduit de l’espagnol (Venezuela) par Christophe Josse

Mis párpados se separan como bostezos. Yo estampado, hecho una equis sobre este duro colchón.
Ya son las ocho y veintitrés según los números fluorescentes del despertador en la mesita junto a la cabecera de la cama. Una multitud de partículas de polvo están nadando en el aire frente a mí. Durmiendo para siempre sobre mi almohada diviso unos cuantos cabellos que por su tamaño kilométrico, no pueden ser míos.
La espalda se me va calentando paulatinamente, mientras me voy percatando de ello, la presencia del sol entre las cortinas desteñidas lo logra. Me siento pesado y apenas recuerdo lo de anoche, ah si, ya recuerdo, ella otra vez, pero esta vez fue lo más... ah, me duele la cabeza.
Eran como las siete o cerca y ya había oscurecido. Durante el día anduvimos por el club, por eso ya a esas horas nos sentíamos como molidos a golpes. Las olas de sol y los gritos del mar ; ladridos con tu nombre entremedio para que salgas del agua : "Vente, vámonos a La Roca a echamos unos palos, anda. Le dije a Paula". No, ahí salí disparado hacia la orilla a usar la toalla. Los pies se me forraron mojados con la arena aún tibia, al tiempo que corría hacia la habitación alquilada por este fin de semana.