Ilmar Laaban (vidéo)
Ilmar Laaban est né en 1921 et est décédé en 2000. Il a étudié le piano et la composition musicale au conservatoire de Tallinn, puis les langues romanes à l’université de Tartu. Avant la fin de l’occupation allemande, il se réfugie en Finlande, puis s’établit en Suède, à Stockholm, où il poursuit ses études. C’est là que paraît, en 1946, son premier recueil, Le bout de la chaîne de l’ancre est le début du chant, qui ouvre à la poésie estonienne les voies du surréalisme. Ces poèmes sont écrits en estonien, parsemé de mots artificiels et de morphèmes grammaticaux nouveaux empruntés au linguiste Johannes Aavik (1880-1973), promoteur de la « rénovation de la langue ». Un deuxième recueil, en 1957, poursuit dans la ligne surréaliste en se référant à Robert Desnos, Rroosi Selaviste (avatar estonien de Rose Sélavy). Il contient des expérimentations ludiques préfigurant celles de l’Oulipo (jeux de sonorités et poèmes anagrammatiques en estonien, suédois, allemand, anglais et français). Par la suite, il s’est surtout consacré à l’écriture d’essais et à la traduction : il a notamment adapté en estonien des poèmes de Baudelaire et s’est essayé à l’exercice inverse en traduisant en français Ivar Grünthal et Kalju Lepik. Certains de ses poèmes sonores, écrits directement en français, ont été lus en France par l’auteur. Plusieurs disques immortalisent cet aspect de son activité poétique. Il a participé aux rencontres de l’hôtel de la plage Les pays Baltes (vidéo)