Heino Kiik est né en 1927. Il s’engage très tôt dans des études d’horticulture et d’agronomie, puis rédige de brèves monographies sur des agronomes estoniens. Il travaille quelque temps comme agronome et journaliste dans des publications spécialisées, puis étudie la littérature et l’écriture de scénarii à Moscou. Son roman, Un refuge de fantômes en 1970 est aussitôt remarqué car il y dénonce les absurdités de l’agriculture à la mode soviétique. La même verve critique se retrouve dans ses romans ultérieurs : Arve Jomm, suite romanesque en sept volumes publiée à partir de 1971, Marie en Sibérie (1988 ; 1992 pour la traduction française), publiée initialement en feuilleton dans la revue Looming, est l’une des premières œuvres estoniennes à aborder de front le thème des déportations staliniennes. Il fait œuvre de pionnier avec Je suis aimé d’une Japonaise (1987-1990), premier roman érotique estonien. Après avoir présidé un temps aux destinées de Kupar, la coopérative d’édition de l’Union des écrivains estoniens, Heino Kiik a fondé sa propre maison et s’est consacré à rééditer les œuvres des écrivains estoniens émigrés, parues initialement en Suède ou au Canada. Il a participé aux rencontres de l’hôtel de la plage Les pays Baltes