Extrait Nedim GÜRSEL Le journal de Saint-Nazaire

Nedim GÜRSEL
Le journal de Saint-Nazaire
traduit du turc par Zühâl Türkhan
ISBN 2-903945-69-1
1995
11 €


En descendant du train, j’ai tout de suite compris que cette ville n’était pas seulement un port mais aussi un chantier naval où, comme on me l’avait déjà dit, des navires de très fort tonnage y étaient construits. Dans la gare, il n’y avait pas une seule buvette où j’aurais pu me remettre de la fatigue du voyage et surtout calmer mon émotion provoquée par l’arrivée dans cette ville lointaine située à l’extrémité nord-ouest de l’Hexagone. D’abord je suis monté par l’escalier mécanique qui mène du quai au hall de la gare, puis je suis descendu par l’ascenseur sur l’avenue située à hauteur du quai. La gare était un endroit si étrange ! Le train passe sous la passerelle décorée de fenêtres aux contours jaunes qu’empruntent les passagers arrivés à bon port. Avant de se disperser dans la ville, ils défilent derrière les vitres de la passerelle suspendue dans le vide. Comme moi, la plupart d’entre eux n’ont personne qui les attend. J’ai regardé autour de moi pas une station de taxi, pas un voyageur pressé déambulant, pas même un estaminet pourtant habituel dans les gares des villes de province. Ainsi ce n’est pas par voie ferroviaire mais maritime que l’on vient ici. Du moins c’était le cas à une certaine époque où les paquebots levaient l’ancre pour le Nouveau-Monde. Pourtant le T.G.V. arrive de Paris-Gare Montparnasse à Saint-Nazaire en deux heures et demie exactement, tout en traversant une région sinistrée.

traduit du turc par Zühâl Türkhan

Bu kentin gerçekte bir liman, daha önceden bana söylendiği gibi büyük, çok büyük tonajlı gemilerin yapıldığı bir tersane-kent olduğunu trenden iner inmez anladım. Garda bir süre dinlenip yol yorgunluğunu atabileceğim, daha doğrusu Fransa’nin bir ucundaki bu uzak kente gelmenin heyecanını yatiştırabileceğim bir kahve bile yoktu. Önce yürüyen merdivenle perondan yukarıya çıktım, sonra asansörle yeniden peron düzeyindeki caddeye indim. Öylesine tuhaf bir konumu vardı garın. Tren sarı çerçeveli pencerelerle kaplı üst geçidin altından geçiyor, trenden inen yolcularsa içinden. Kente dağılmadan önce bir görünüp bir kayboluyorlar pencerelerin ardında. Onların da çoğunun benim gibi bekleyeni yok. Sağa sola bakındım : görünürde ne bir taksi duraği ne koşuşan insanlar. Ne de, Fransa’nın taşra kentlerinde çok sık rastlanan gar lokantaları. Demek ki gerçekte tren yoluyla değil denizden geliniyor buraya. Daha doğrusu bir zamanlar öyleymiş, dev transatlantiklerin buradan Yeni Dünya’ya demir aldıkiarı yıllarda. Gerçi hızlı tren iki buçuk saatte alıyor yolu, Paris Montparnasse garından Saint-Nazaire’e bir çırpıda ulaşıyor, üstelik sel bölgesinden gerçerek.